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A nous revoir mes frères, vers "la flèche inimitable" (Péguy). Votre serviteur est appelé à la cathédrale avec une nouvelle équipe toute fraîche, dans une cathédrale toute rafraîchie... Les prêtres avec lesquels j'œuvrerai sont des amis. Il me semble qu'une partie de mon ministère sera au bureau d'accueil de la cathédrale, dimension directement spirituelle que j'appréhende avec joie; mais je serai aussi au service de toute la paroisse Notre-Dame, en pleine activité ministérielle.

Ainsi va la vie, ou plutôt la marche de l'Esprit Saint qui nous conduit au gré d'une Providence qui à mon égard fut toute paternelle. J'ai parcouru comme tout le monde un chemin semé d'épreuves, mais je pense avoir la grâce d'en bénir le Seigneur.

Partir d'Anet... cela coûte... c'est beaucoup quitter. Mon tempérament n'étant pas porté au vague à l'âme, je regarde plutôt l'avenir. Mais, un départ fait toujours de la peine. On quitte ou plutôt on s'éloigne géographiquement de ceux qu'on aime...

Dans sa miséricorde, le Seigneur réparera ce qui n'aurait pas été totalement selon son plan. Mon unique désir fut de Lui plaire, Lui d'abord, à l'écoute de sa Parole, de ses désirs, de ses inspirations. Celles-ci toujours nous conduisent à travailler pour le bien des âmes. C'est à elles que je pense et  je confie ainsi la paroisse au futur remplaçant, le Père Pierre-Marie Belledent, que vous accueillerez avec Foi et amour.

Je vous souhaite de passer un bon moment de repos. Nous avons retenu le dimanche 21 août pour ma dernière messe à Anet ; je sais que beaucoup ne pourront s'unir que d'intentions. Mais il était difficile de trouver une autre date. L'essentiel étant notre communion dans la prière. Je ne pourrais jamais oublier ces 11 années passées à Anet.

Que de "passages du Seigneur" à travers les rencontres, les baptêmes, les mariages, les obsèques, la catéchèse, les multiples cérémonies, sans oublier les visites, les malades, le sacrement de réconciliation. L'Eucharistie, avec la conscience du Sacrifice Pascal, le respect dû à la Présence réelle, a animé et continuera d'animer mon ministère.

​J'ai essayé aussi de rappeler l'importance, la sublimité du grand acte de la communion eucharistique, qu'on ne peut banaliser. Cette communion préparée, suivie d'un moment de silence pour rendre grâce d'un tel Don, doit être la source de toute notre vie spirituelle et missionnaire.

Mon souci a été aussi de chercher la Vérité en tout, La recevoir comme révélée par Dieu, pour fortifier notre Foi ; d'où la nécessité pour être chrétien d'être attaché à la fois à une Personne et sa doctrine, à  sa Parole et à son Message porté par la grande tradition de l'Eglise. Tout en étant convaincu de l'importance du relationnel, de l'ouverture à l'autre, certains ont perçu que j'ai eu le souci de veiller à ne pas réduire le christianisme à une simple philanthropie. Nous tourner vers Dieu, vers le Christ d'abord et vers tous les hommes en Lui, c'est le Cœur de l'Evangile. Aimer le Seigneur et Le faire Aimer est la devise de tout apôtre.

Je vous confie tous à la grâce de Dieu, et merci pour ce que vous m'avez apporté. Merci de votre prière, de votre oraison; qu'elle m'accompagne auprès de Notre-Dame de Chartres, magnifiquement chantée par Péguy :